Interview sur les RPS (Risques Psychosociaux) : Entretien avec Amélie Vulliez, Psychologue et Assistante Sociale

Psychologue & Assistante sociale  : son rôle et ses compétences pour l’entreprise

Par sa double expertise, Amélie Vulliez collabore étroitement avec Sociobel, et au suivi complet, à la fois psychologique et social, que nous proposons aux salariés des entreprises que nous accompagnons.

Amélie exerce en tant que psychologue et assistante sociale, intervenant directement auprès des salariés afin de leur proposer un accompagnement sur-mesure. Son objectif ? Trouver la solution la plus adaptée aux besoins de chacun.

-> Expertise psychologique et sociale : Grâce à sa double casquette, elle apporte une vision globale en intégrant l’environnement de travail de la personne.

-> Aide sur mesure : Elle accompagne aussi bien les salariés que les services RH lors de situations sensibles (plans sociaux, deuils, violence, harcèlement…).

-> Contexte moderne : Dans un monde en constante évolution, où la quête de sens est omniprésente, Amélie souligne l’importance de s’adapter aux nouvelles problématiques qui émergent en entreprise.

Son rôle est crucial pour identifier, prévenir et traiter les risques psychosociaux au travail.

Questions / Réponses sur les RPS au Travail

1. Comment définir les RPS et pourquoi sont-ils si importants aujourd’hui ?

Amélie Vulliez : Les RPS (Risques psychosociaux) recouvrent différents types de souffrances vécues en milieu professionnel, comme le stress, le burn-out, le bore-out, ou encore le harcèlement moral ou sexuel. Ces phénomènes peuvent avoir de graves conséquences sur la santé mentale et physique des salariés, nuire à l’ambiance, et plus généralement à l’environnement de travail qu’est l’entreprise.

2. Quels sont les signes qui doivent alerter ?

Amélie Vulliez : Les symptômes peuvent se manifester par l’absentéisme, des maladies liées au stress, des tensions entre collègues, la fatigue, ou encore un sentiment de perte de sens. Le burn-out fait référence à un épuisement professionnel total, tandis que le bore-out s’installe lorsque la charge de travail est trop faible ou mal adaptée, provoquant ennui et démotivation.

3. Quelles sont les problématiques les plus courantes en entreprise ?

A.V. : Parmi les problématiques récurrentes :

– Les difficultés hiérarchiques (manque de reconnaissance, style de management).

– Les conflits interpersonnels (collègues, supérieurs, équipes).

– La charge de travail trop lourde ou mal adaptée.

– Les changements organisationnels mal accompagnés.

4.  Comment repérer et mesurer les RPS dans une entreprise ?

A.V. : La première étape consiste à mener un audit :

1. Analyser l’organisation (postes, open-space, horaires, équipements…).
2. Interroger les salariés pour comprendre leurs ressentis.
3. Identifier les facteurs de RPS (conflits, stress, manque d’ergonomie…).

Cette démarche permet de pointer ce qui peut nuire à la santé physique et psychologique des collaborateurs.

5. Quelles actions entreprendre une fois les RPS identifiés ?

A.V. : Après l’identification des risques psychosociaux au travail, on fait remonter les problématiques pour améliorer l’environnement social de l’entreprise :

– Sur le plan physique, le médecin du travail est un acteur clé en cas de douleurs ou de pathologies, notamment parce que la loi impose d’adapter le poste si nécessaire. Il joue également un rôle important sur le volet psychologique, puisqu’il est souvent le premier à alerter en cas de difficultés. 

– Sur le plan psychologique, les psychologues du travail mais aussi les assistants sociaux sont là, justement, pour garantir un espace d’accueil et d’écoute aux employés. Dans les cas où un harcèlement est détecté, le rôle du psychologue est aussi d’alerter l’entreprise, qui se saisit alors de procédures internes à mettre en place, telles que la médiation.

L’identification des risques psychosociaux relève donc d’un travail collectif, auquel participent médecins, infirmiers, psychologues et assistants sociaux.

En effet, le psychologue du travail et le médecin du travail jouent un rôle d’interlocuteurs privilégiés au sein de l’entreprise : ils sont vecteurs de bien être, d’écoute, et offrent un espace de confiance et de confidentialité pour les salariés, tout en travaillant en étroite coopération avec la direction et les services RH. 

Leur rôle est donc aussi d’accompagner les collaborateurs dans la compréhension de leurs droits, et à recommander à l’entreprise des actions préventives ou correctives adaptées. 

6. Comment se déroule l’intervention concrète du psychologue en entreprise ?

A.V. :  En tant que psychologue du travail, je peux être sollicité directement par un salarié, qui prend alors rendez-vous avec moi en toute confidentialité, dès lors qu’il est informé de ma présence au sein de l’entreprise. Lors de notre premier entretien, j’écoute la personne afin de cerner la nature de sa difficulté : conflit professionnel, stress, difficultés personnelles, sentiment de mal-être ou toute autre problématique ayant un impact sur sa vie au travail.

Ce n’est pas le psychologue qui decide de la médiation mais il peut y participer, c’est un travail collectif avec les responsables et les équipes RH

Si j’estime qu’une médiation est nécessaire (en cas de conflit), je propose alors de réunir les parties concernées pour favoriser le dialogue et élaborer des pistes de résolution. Dans d’autres situations, je peux initier un accompagnement individuel, ou encore envisager une réorientation vers un suivi plus long en dehors de l’entreprise lorsque cela s’avère pertinent.

Mon objectif est de proposer un soutien aussi complet que possible, tout en respectant scrupuleusement la confidentialité et l’éthique de ma profession, et en préservant l’équilibre nécessaire au bon fonctionnement de l’entreprise. 

La fonction DRH peut également faire appel à moi si elle perçoit un climat de tensions ou a besoin de conseils pour gérer une situation. Dans ce cas, je mène une enquête interne pour comprendre et prévenir les RPS.

7. Quelle place occupe la prévention dans la gestion des RPS ?

A.V. : La prévention des RPS est essentielle et s’opère à différents niveaux :

– Prévention individuelle : accompagner le salarié, lui offrir un espace d’écoute, l’aider à prendre du recul et à prévenir tout risque de burn-out.

– Prévention RH : recueillir les témoignages, organiser des réunions de suivi, conseiller la direction sur les bonnes pratiques (planning, gestion des conflits…).

– Prévention collective : proposer des webinaires ou des réunions à thème (ex. harcèlement, sexisme, charge mentale, deuils…), informer via des panneaux d’affichage, des mails, des actions de sensibilisation.

L’enjeu est de déstigmatiser la souffrance au travail : nous sommes là pour l’identifier, la prévenir et proposer des solutions concrètes afin d’améliorer le bien-être de chacun, dans la conscience collective que cette réalité existe.

Conclusion : l’importance d’agir sur les RPS au travail

Les risques psychosociaux (ou RPS travail) se manifestent sous de multiples formes et ont un impact à la fois sur la psychologie au travail des salariés et sur le bon fonctionnement de l’entreprise.

L’expertise conjointe d’une psychologue du travail et d’une assistante sociale constitue un atout majeur pour sensibiliser, écouter, recueillir la parole, accompagner et prévenir ces risques.

Grâce au partage d’expérience de notre collaboratrice Amélie Vulliez, il apparaît clairement que la prise en compte des risques psychosociaux au travail est un investissement essentiel pour la qualité de vie au travail. 

En mettant en place des actions de prévention, de formation et d’accompagnement, les entreprises peuvent instaurer un environnement de travail à la fois sain et épanouissant pour tous. 

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